jeudi 1 octobre 2009

[Episode 4 et Fin] Et Si...



Elle était entrain de ranger ses cartons, quand la sonnette de la porte retentit. Elle sortit voir, mais il n’y avait personne. Au moment de refermer la porte, elle vit le paquet déposé par terre. Il n’y avait aucune adresse noté dessus. Le paquet était assez épais et léger en même temps. Elle le déposa à l’entrée, et allait finir le déballage de ses affaires.

Le soir, à son retour du dîner avec son ami, elle remarqua le paquet. Et cette fois-ci la curiosité l’emporta. Elle s’installa au milieu du salon et l’ouvrit tout doucement. Elle était entrain de regarder le clip qui passait à la télé, quand elle sentit la pochette d’un CD. Même le CD y’avait rien d’écrit dessus, et pourtant il lui était familier. Elle se rua vers le lecteur CD et inséra le disque. Elle le sentait, elle le savait !

“ Like waves to the shore
part of the ocean
the stars high above
part of the sky”

Elle était ébahie, bouche bée. Elle arrivait à peine à respirer. Tout lui revient maintenant. Elle, le jeune docteur, ce bureau élégant. Elle, sous le choc, entrain de lui communiquer les numéros à contacter. Elle, dans le froid, dehors, qui attend le taxi. Le docteur qui la rattrape et lui propose de la ramener.

“Now I drift to you
I dream of a river
a water so blue
wish I could live there”

Elle plongea sa main encore une fois dans le paquet. Et là c’est tout son sang qui se figea. Elle tremblait. Le toucher de l’écharpe en soie la ramena à cette soirée, cette dernière. Elle l’avait laissé sur le siège passager de sa voiture. Elle avait tellement hâte de se retrouver chez elle, dans son lit, loin de lui, qu’elle ne regarda même pas derrière elle. Elle ne savait pas que ça allait être la dernière fois.

“wish you were here…”

L’écharpe en soie bleu turquoise était taché de sang, mais seulement sur les bords. C’était comme si quelqu’un l’avait serré, fort, très fort…

“Like the air that I breathe
you'll always be there
the wings that I need
when I wanna fly”

Des souvenirs profondément enfouis lui revinrent tout d’un coup : du blanc, du blanc et encore du blanc, des gens qui font la fête, elle faisant semblant d’être heureuse, se battant chaque jour pour que rien ne change, et puis le bouquet de Lys, ses fleurs préférées, qu’il lui avait offert à son retour de Malaisie, pour lui dire qu’il s’est trompé, qu’il le regrettait amèrement, et qu’il voulait retrouver sa Lilia… Et si elle lui avait pardonné??? Serait-il encore là, à ses côtés ? Et si c'était elle la fautive dans cette histoire? Des questions qui resteront surement sans réponse...

“Now I drift to you
I dream of a river
a water so blue
wish I could live there”

Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Elle lui avait dit que c’était trop tard. Et cependant, il l’a fait ! Il l’a quitté ! Il a quitté sa femme, la femme qui s’est montré plus qu’attentionnée à son égard durant les funérailles. Maintenant, elle éclata en sanglots. C’était sa femme alors qui a déposé ce paquet ! Elle savait alors pour eux deux.

La sonnerie de la porte retentit, et elle sursauta sur place. Il était minuit passé. Qui pouvait bien venir à cette heure-ci ? Elle se dirigea lentement vers la porte, tout en essayant de cacher ses larmes, et c’était le jeune docteur.

- Chérie, tu as oublié ton porte-feuille.

- Et si..

Et elle s’écroula par terre en pleurs.


“wish you were here…”, disait la chanson de Bliss...


Fin.

2 commentaires:

  1. Les larmes aux yeux je te dis que c'est une belle histoire écrite avec un style particulier.
    La vie continue mais il suffit d'un rien pour faire revivre un mal dans le cœur qu'on croyait guéri.

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  2. Merci pour ton commentaire, ça me fait plaisir :)

    Cette histoire, je ne l'ai pas vécu, mais c'est comme ça que toutes (enfin presque) les histoires d'amour finissent, des larmes et une disparition, mais toujours cette lueur d'espoir que tout va s'arranger.

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